FIP et FCPI : deux placements pour conjuguer rendement, innovation et avantages fiscaux
Vous cherchez à faire fructifier votre épargne tout en réduisant votre impôt sur le revenu ? Et si, en prime, vous pouviez soutenir les entreprises innovantes françaises ? C’est exactement la promesse que proposent les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) et les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation). Ces véhicules d’investissement, parfois méconnus, combinent fiscalité avantageuse et logique de soutien à l’économie réelle. Voyons comment en tirer le meilleur parti.
Comprendre les FIP et les FCPI
Les FIP et FCPI sont des fonds communs de placement à risque (FCPR), spécialisés dans le financement de petites et moyennes entreprises non cotées. Leur objectif : aider ces sociétés à se développer en leur fournissant du capital. En échange, les particuliers qui investissent dans ces fonds peuvent potentiellement profiter d’un rendement attractif… tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt significative.
Le FIP investit prioritairement dans des PME régionales, souvent en dehors des grandes métropoles, ce qui en fait un outil de soutien au tissu économique local. Le FCPI, lui, est orienté vers les entreprises innovantes, notamment dans les domaines des technologies de l’information, de la biotechnologie ou encore des énergies renouvelables.
Des réductions d’impôt attractives
Côté fiscalité, le recours à ces fonds peut s’avérer très intéressant pour certains profils. Voici ce que prévoit le Code général des impôts :
- Réduction d’impôt sur le revenu (IR) : vous pouvez bénéficier d’une réduction d’IR égale à 25 % de votre investissement (hors droits d’entrée), dans la limite de 12 000 € pour une personne seule et 24 000 € pour un couple marié ou pacsé soumis à imposition commune. Cette réduction s’applique selon les conditions prévues à l’article 199 terdecies-0 A du Code général des impôts.
- Exonération des plus-values : si vous détenez vos parts pendant au moins 5 ans, les plus-values réalisées à la sortie sont exonérées d’impôt sur le revenu (hors prélèvements sociaux).
Attention : pour bénéficier de ces avantages, vos parts doivent être conservées au minimum cinq années. C’est une période relativement longue, qui reflète la nature risquée – et potentiellement rémunératrice – de ce type d’investissement.
Quels sont les risques à prendre en compte ?
La fiscalité, aussi séduisante soit-elle, ne doit pas être l’unique critère. Investir dans les FIP et FCPI, c’est investir dans des PME non cotées, souvent en phase de développement. Cela signifie :
- Une liquidité très faible : avant la fin de la période de blocage (5 à 10 ans), vous ne pouvez généralement pas récupérer vos fonds.
- Un risque de perte en capital : toutes les PME ne réussissent pas. Certaines peuvent même faire faillite. Ce n’est pas un livret A !
- Une rentabilité incertaine : elle dépendra de la réussite des entreprises financées. Certains fonds peuvent offrir de belles performances, d’autres, non.
Autrement dit, il s’agit d’un placement à classer dans la catégorie des actifs “dynamiques”. Il convient donc de ne pas y consacrer une part trop importante de votre patrimoine.
À qui s’adressent les FIP et FCPI ?
Ces fonds sont principalement destinés aux contribuables français dont le niveau d’imposition est relativement élevé et qui souhaitent à la fois diversifier leurs placements et dynamiser une partie de leur portefeuille. Si vous payez peu ou pas d’impôt sur le revenu, les avantages fiscaux ne compenseront pas le risque pris.
Ils s’adressent aussi aux investisseurs patients, capables d’attendre plusieurs années avant de liquider leur position. Autre point important : il s’agit d’un investissement indirect. En tant que porteur de parts dans un fonds, vous ne choisissez pas les entreprises dans lesquelles investir. C’est le gestionnaire du fonds qui compose le portefeuille.
Avant de souscrire, prenez soin de lire les brochures, fiches de risques et documents réglementaires fournis par le gestionnaire. Tous les FIP et FCPI ne se valent pas, que ce soit en termes de performance passée, de stratégie de sélection ou de frais.
Comment investir ?
Les FIP et FCPI sont proposés par de nombreuses sociétés de gestion, banques ou courtiers en ligne. Il existe généralement deux fenêtres principales de souscription chaque année, au printemps et à l’automne, souvent en lien avec la préparation de la déclaration d’impôt.
Avant d’investir, n’hésitez pas à :
- Vérifier les références de la société de gestion
- Analyser l’historique des performances du fonds
- Comparer les frais (gestion, souscription, sortie)
- Demander conseil à un professionnel en gestion de patrimoine
Un coup de pouce pour l’innovation made in France
Dans un monde où le capital est roi et où la pression est forte pour soutenir les entreprises “green-tech”, “bio-tech” et autres “start-up nation”, les FIP et FCPI peuvent jouer un rôle crucial. En plaçant une partie de votre épargne dans ces fonds, vous devenez un levier de croissance pour des PME qui innovent, recrutent et développent l’économie française.
Selon les données de France Invest (l’association des investisseurs pour la croissance), les FCPI ont permis de financer plus de 1500 entreprises innovantes depuis leur création dans les années 1990. De nombreux champions technologiques français ont ainsi pu voir le jour en partie grâce à ces véhicules d’investissement.
Un placement à manier avec discernement
Profiter d’un avantage fiscal, oui, mais les yeux ouverts. Avant de souscrire à un FIP ou un FCPI, prenez le temps de considérer vos objectifs patrimoniaux globaux. Voulez-vous défiscaliser, diversifier ou soutenir l’innovation ? Dans tous les cas, intégrez ce placement dans une stratégie globale pensée sur le moyen et long terme.
Pour ma part, j’ai vu plusieurs de mes clients tirer profit non seulement des réductions d’impôt, mais aussi – cerise sur le gâteau – de belles performances à la sortie. Toutefois, cela demande méthode, discernement et une certaine tolérance au risque.
En résumé, les FIP et FCPI ne sont pas des solutions miracles, mais bien des outils d’optimisation fiscale et de diversification à condition de bien les comprendre. Alors, pourquoi ne pas faire rimer stratégie patrimoniale avec innovation nationale ?
