Quand défiscalisation rime avec transition énergétique
En 2024, conjuguer optimisation fiscale et engagement environnemental n’est plus qu’un doux rêve de conseiller en cravate rayée : c’est une réalité bien concrète. À l’heure où la planète chauffe plus vite que le cours du Bitcoin lors d’une annonce de la Fed, il devient prioritaire, pour les particuliers comme pour l’État, d’orienter les capitaux privés vers des investissements durables.
Et bonne nouvelle : l’administration fiscale vous y encourage… en vous récompensant ! Oui, il est désormais possible de faire du bien à son portefeuille tout en réduisant son empreinte carbone. Alors, quels dispositifs sont à votre portée pour bénéficier des incitations fiscales tout en participant activement à la transition énergétique ? C’est ce que l’on va voir ensemble.
MaPrimeRénov’ : l’incontournable de la rénovation énergétique
On commence fort avec l’une des stars des aides à la transition énergétique : MaPrimeRénov’. Mise en place en 2020 et régulièrement ajustée, cette prime concerne les propriétaires occupants (et sous certaines conditions, les bailleurs) pour financer des travaux de rénovation énergétique dans leur résidence principale.
En 2024, le gouvernement a revu le dispositif pour encourager les rénovations globales plutôt que les travaux « à la carte ». Si vous vous engagez dans un chantier complet pour faire passer votre maison de la classe énergétique G à B, c’est le jackpot côté subventions… et économie d’impôt !
- Qui peut en bénéficier ? Tous les propriétaires, sous conditions de ressources (les montants varient selon les profils : bleu, jaune, violet, rose… non, ce n’est pas un code de vestiaire, mais la grille officielle).
- Quels travaux sont éligibles ? Isolation des murs, toitures, fenêtres, installation de pompes à chaleur, remplacement de chaudière fuel ou gaz, etc.
- Montant de l’aide : Jusqu’à 90% du montant des travaux pour les ménages les plus modestes.
💡 Astuce patrimoniale : En tant que propriétaire bailleur, faire des travaux éligibles à MaPrimeRénov’ vous permet non seulement de valoriser votre bien mais aussi de bénéficier d’un amortissement ou de charges déductibles dans le cadre du régime réel foncier. Double effet kiss cool !
Le déficit foncier : un outil de défiscalisation (trop méconnu)
Vous êtes propriétaire d’un bien locatif ancien à rénover ? Alors le déficit foncier est un levier à connaître absolument. Le principe ? Si les charges liées à votre bien (travaux, intérêts d’emprunt, assurance, etc.) dépassent les loyers perçus, vous pouvez déduire ce déficit de vos revenus fonciers… voire de vos revenus globaux (dans la limite de 10 700 € par an).
En d’autres termes, vous investissez dans la transition énergétique, vous valorisez votre bien, et vous allégez la douloureuse chez le fisc. Et pour ne rien gâcher, l’excédent non utilisé est reportable pendant 10 ans !
👀 À ne pas oublier : la condition est de louer votre bien pendant au moins 3 ans après les travaux, à titre de résidence principale pour le locataire.
Le dispositif Loc’avantages : louer écolo à prix malin
Anciennement appelé « Louer abordable », le dispositif Loc’avantages permet aux propriétaires de bénéficier d’une réduction d’impôt s’ils pratiquent des loyers inférieurs au marché pour des locataires modestes. Depuis 2022, il incorpore une dimension environnementale : les logements classés F ou G ne sont plus éligibles. Un coup de pouce fiscal pour les bailleurs qui rénovent et pratiquent une location sociale.
La réduction d’impôt peut grimper jusqu’à 65% des revenus locatifs, en cumulant avec une gestion confiée à une agence immobilière sociale (AIS). Un accompagnement social… fiscalement rentable !
Les SCPI fiscales et vertes : l’immobilier collectif au service de la transition
Les SCPI fiscales spécialisées dans l’immobilier durable se développent rapidement. Ces sociétés civiles de placement immobilier orientent leurs investissements vers des immeubles à haute performance énergétique, des bâtiments HQE ou labellisés BREEAM, ou encore des logements neufs à basse consommation énergétique.
En investissant dans ces SCPI, vous bénéficiez non seulement de revenus potentiels sous forme de dividendes, mais aussi de réductions d’impôts selon le dispositif fiscal utilisé (SCPI Pinel, Malraux, déficit foncier, etc.).
🚨 Petit rappel légal : attention à la durée d’engagement de détention, et au risque de perte en capital. N’oubliez jamais d’adapter votre investissement à votre profil de risque et à vos objectifs patrimoniaux.
Les entreprises vertes dans votre PEA ou compte-titres
Soutenir des entreprises œuvrant directement pour la transition énergétique en investissant dans leur capital est une stratégie gagnant-gagnant. Grâce à un PEA ou un compte-titres, on peut désormais accéder à des ETF thématiques ESG ou des fonds spécialisés sur l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique ou les technologies propres.
Pas d’avantage fiscal à l’entrée comme avec un dispositif Pinel, mais un potentiel de plus-value intéressant, et dans le cas du PEA, une exonération d’impôt sur les gains après 5 ans (hors prélèvements sociaux).
Et du côté de la loi ?
Il serait impensable de parler de défiscalisation sans évoquer les bases légales. Les dispositifs mentionnés dans cet article s’inscrivent dans le cadre des lois de finances successives, notamment la Loi de finances 2024 (n° 2023-1322 du 29 décembre 2023). C’est cette loi qui définit les plafonds, conditions d’éligibilité et nouvelles modalités des aides à la rénovation énergétique.
Quant au déficit foncier, il est encadré par l’article 156, I-3° du Code général des impôts.
Raisonner au-delà de l’avantage fiscal
Il ne faut jamais l’oublier : un bon investissement, c’est celui qui fait sens au-delà de la réduction d’impôt. Investir dans la transition énergétique, c’est à la fois :
- Réduire sa facture énergétique à long terme,
- Réduire la vacance locative (le confort attire les locataires),
- Valoriser son bien, tout en anticipant les futures contraintes de location (interdiction des passoires énergétiques),
- Et surtout, répondre à un enjeu sociétal et environnemental majeur.
Plutôt que de courir après la carotte fiscale, l’idée est de bâtir une stratégie patrimoniale cohérente, durable et alignée avec des valeurs solides. Et entre nous, qui refuserait aujourd’hui d’augmenter sensiblement la valeur de son bien tout en réduisant ses impôts et en respectant la planète ?
Optimiser son patrimoine en 2024, c’est peut-être justement ça : mettre son argent au service d’un monde meilleur, tout en prenant soin de son futur financier.